: autour d'Omar Khayyam |
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C'est dans mon manuel de philosophie, en Terminale, que j'ai découvert Khayyam : Russ, Les chemins de la pensée, Philosophie Terminales, Armand Colin, p. 34
Héraclite, fragments n° 59, in Battistini, Trois présocratique, p. 38, Idées-Gallimard :
Qu'on ne dise pas que la philo au lycée ne sert à rien !
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Les traductions de Khayyam diffèrent. Certaines parlent de roses, d'autres préfèrent les tulipes. Est-ce fondamental ? La tulipe était sans doute au pays de Khayam, ce que sont les roses chez nous depuis le Moyen-Age.
Consultez donc la section qui comprend tous les noms des roses botaniques de France dans l'Index synonymique de la flore de France :
http://www.inra.fr/flore-france/roc-roz.htm Pierre de RONSARDPour un français, qui dit rose et amour, dit Ronsard.Le pays dudit Ronsard, la Touraine, est une région où les roses sont particulièrement présentes. Il y a même un village non loin, qui répond au doux nom des Rosiers-sur-Loire. Les roses y sont particulièrement belles sur les murs de tuffeau blond. Quant aux jolies de ce pays, je laisse à chacun le plaisir d'aller y voir lui-même...
Mignonne, allons voir si la rose Yehuda AMICHAÏRevenez l'hiver prochaince sont des mots semblables qui soutiennent ma vie et font passer mes jours, un à un, comme une colonne de soldats par dessus le pont qui va sauter. Revenez l'hiver prochain. Qui n'a pas entendu ces mots là ? Qui reviendra ? Yehuda Amichaï, Début fin début, traduit de l'hébreu et présenté par Michel Eckhard-Elial, Editions de l'éclat, 2001
Cet heptain (?) d'Amichaï me touche par sa concision et la profondeur de sa question finale. AL MAARI
Perte de la vue puis perte de la foi et de la destination Al Maari, chants de la nuit extrême, traduction de l'arabe, présentation et calligraphie de Sami-Ali, Verticales, 1998
Deux vers ! Pire que Khayyam. Joë BOUSQUET
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Nous rions mais c'est par ignorance Les habitants de la terre devant plutôt pleurer Le temps par ses vicissitudes nous brise Comme si nous étions du verre qu'on ne refont pas
Al Maari Coplas, poèmes de l'amour andalou, traduit de l'espagnol par Guy LÉVIS MANO, Allia (16, rue Charlemagne 75006 Paris), 2001 |
Cette nuit, j'ai lancé un bol contre une pierre J'étais ivre quand je l'ai fait Le bol m'a dit dans son language de bol : "J'ai été ce que tu es ! Tu seras, toi aussi, ce que je suis !"
Khayyam |
Puisque ma venue au monde ne fut pas mon choix dès le premier jour Que mon départ, irrévocable, est fixé sans mon vouloir, Debout ! Sangle tes reins, vive serveuse ! Je veux avec du vin détruire la tristesse de l'univers ! Khayyam (Trad A. Robin) |
Endormi, je te trouve, réveille-toi ! Je te préviens que la vie est une traîtresse. Venus à l'improviste, Ses enfants ne savent pas qu'elle tue. Al Maari |
Comrades, our time is short, our summer few.
Our joys soon over. Try, while you may, the far
Wave sumptuously beneath the golden eye...
Pour Louis Pasteur
Traduit de l'américain par Christophe CARSTEN
Traduit et publié avec le concours du Centre national du livre
2001, Cheyne éditeur, 43400 Le Chambon-sur-Lignon
Chardon argentéS'en tenirà la terre Ne pas jeter d'ombres sur d'autres Être dans l'ombre des autres une clarté |
SilberdistelSich zurückhaltenan der erde Keinen schatten werfen auf andere Im schatten der anderen leuchten |
Traduit de l'allemand par Mireille GANSEL
2001, Cheyne éditeur, 43400 Le Chambon-sur-Lignon
Bien des choses la raison m'interdit Et la nature m'y attire irrésistiblement Mais la pire c'est que sciemment nous ne croyons pas qui dit vrai Et croyons qui dit faux Al Maari |
Nous avons été témoin du dépérissement des hommes de la science [...] la plupart de ceux qui par les temps actuels ont l'air de savants, déguisent la vérité par le mensonge, ne dépassent pas les limites de l'imposture et de l'ostentation savante et ne font que servir la quantité de savoir qu'ils possèdent qu'à des buts matériels et vils |
Khayyam Algèbre, édition française de F. Woepecke, 1851 Cité par André Velter dans sa préface aux Rubayat, traduits par A. Robin |
Voilà pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture et le corps, plus que le vêtement ? Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent ni ne recueillent en des greniers, et votre père céleste les nourrit ! Ne valez-vous pas plus qu'eux ? Qui d'entre vous d'ailleurs peut, en s'en inquiétant, ajouter une seule coudée à la longueur de sa vie ? Et du vêtement, pourquoi vous en inquiéter ? Observez les lis des champs, comme ils poussent : ils ne peinent ni ne filent. Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu comme l'un d'eux. Que si Dieu habille de la sorte l'herbe des champs, qui est aujourd'hui, et demain sera jetée au four, ne fera-t-il pas bien plus pour vous, gens de peu de foi ? Ne vous inquiétez donc pas en disant : qu'allons nous manger ? qu'allons-nous boire ? de quoi allons nous nous vêtir ? Ce sont là toute chose dont les païens sont en quête. Or votre père céleste sait que vous avez besoin de tout cela. Cherchez d'abord son royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. Ne vous inquiétez donc pas du lendemain : demain s'inquiétera de lui-même. A chaque jour suffit sa peine.
Matthieu 6, 25-34 (on peut lire aussi Luc 12, 22-31) |
Dis à la colombe : par ton chant tu éveilles La nostalgie de qui se souvient, attristé Ton Seigneur t'a vêtu de plumage pour parer au froid Ornant ton cou d'un collier Ne crains-tu pas le faucon haut perché Menaçant de priver tes petits de leur mère ? Ne vois-tu pas qu'un tireur infaillible A déjà armé d'une flèche l'arc du temps ? Mieux vaut ton nid qu'une maison d'égaré Couverte de dorures et d'enjolivements Al Maari
Là-bas, le palais qui cognait sur le ciel avec ses ailes ! Khayyam (Trad A. Robin) |
Hors la lumière qui tombe goutte à goutte du vitrail
que sais-tu de l'éternité sans ombre et sans rivage, de sa soudaine coulée d'or sur tes épaules brèves ?
Toi que rien ne protège et que le don des larmes a fait toucher du doigt cette autre face de la nuit.
Invisible ordinaire, Rougerie, 1995
Dans le catalogue les roses anciennes de André Eve, saison 2000-2001 :
OMAR KHAYYAM (Damasc.) 1893
La graine de ce rosier fut retrouvé sur la tombe d'Omar Khayyam dans le Nashipur. Arbuste au feuillage glauque, duveteux produisants des roses doubles moyennes en bouquet, rose vif et parfumées. Non remontant. Hauteur = 90 à 100 cm.
Dans le catalogue David Austin, 2001 :
OMAR KHAYYAM (rosier Damas) Fleurs roses douces. Parfumées. 0,9m x 0,9m. (Environ 1893).
La femme voit bien que les fruits de l'arbre sont comestibles. Cet arbre lui plait et elle veut y voir clair. Elle prend un fruit et elle le mange.
Elle en donne un à son mari et il le mange.
Tout d'un coup, Ils se rendent compte qu'ils sont tout nus. Ils prennent des feuilles figuier et ils se font des pagnes.
A ce moment là, ils entendent les pas de Yahvé Dieu qui se promenait dans le jardin, à la fraîche. Ils se cachent derrière des arbres du jardin.
Yahvé Dieu appelle l'homme : "Où es-tu ?"
"Je T'ai entendu arriver, répond l'homme, j'ai eu peur parce que je suis tout nu et alors, je me suis caché."
Yahvé Dieu S'étonne : "Qui t'a appris que tu étais nu ? Tu as mangé un fruit dans l'arbre défendu !"
L'homme répond : "C'est la femme que Tu as mise avec moi qui m'a donné un fruit et j'en ai mangé !"
Yahvé Dieu dit à la femme : "Tu te rends compte de ce que tu as fait ?" et la femme Lui répond : "C'est le serpent qui m'a séduite, et résultat, j'ai mangé un fruit."
Alors Yahvé Dieu dit au serpent : "A cause de ce que tu as fait, tu vas devenir un animal malfaisant. Tu ramperas sur ton ventre et tu mangeras de la terre toute ta vie. Je mettrai la haine entre toi et la femme, entre ton espèce et la sienne. Tu les mordras et ils t'écraseront la tête."
À la femme, Il dit : "Je vais rendre tes grossesses douloureuses et tu souffriras pour avoir des enfants. Et parce que tu en veux toujours plus, tu resteras avec ton mari, mais c'est lui qui te commandera."
À l'homme, il dit : "Tu as écouté ta femme et tu as mangé un fruit que J'avais interdit de manger, à cause de toi le sol sera mauvais et tu devras peiner pour produire ta nourriture, tous les jours de ta vie. Des chardons et des épines vont pousser sur le sol et toi, tu va devoir aller chercher de l'herbe dans les champs, pour manger. Tu transpireras pour manger ton pain. Jusqu'à ce qu'on t'enterre, puisque c'est de là que tu viens. Parce que tu es de la terre et que tu redeviendras de la terre !"
L'homme appela sa femme Eve, parce qu'elle fut la mère de tous les vivants.
Yahvé Dieu fabriqua des tuniques de peau pour l'homme et sa femme et Il les habilla. Puis Il leur dit : "Voilà, maintenant, l'homme est devenu comme l'un de nous, il sait ce qui est bien et ce qui est mal ! Mais maintenant, qu'il ne lève plus la main, qu'il ne cueille plus les fruits de l'arbre de vie, qu'il n'en mange plus et qu'il ne vive plus pour toujours !"
Et Yahvé Dieu renvoya l'homme du jardin d'Éden pour qu'il aille cultiver le sol d'où il avait été tiré.
Il bannit l'homme et il mit devant le jardin d'Éden les chérubins et la flamme du glaive fulgurant pour garder le chemin de l'arbre de vie.
Genèse, chapitre 3
D'après la traduction de la Bible de Jérusalem
Coplas, poèmes de l'amour andalou, traduit de l'espagnol par Guy LÉVIS MANO, Allia (16, rue Charlemagne 75006 Paris), 2001
D'autres coplas sont cités en page Court de ce site.
À un certain point de son chemin, l'homme absurde est sollicité. L'histoire ne manque ni de religions ni de prophètes, même sans dieux. On lui demande de sauter. Tout ce qu'il peut répondre, c'est qu'il ne comprend pas bien, que cela n'est pas évident. Il ne veut faire justement que ce qu'il comprend bien. On lui assure que c'est péché d'orgueil, mais il n'entend pas la notion de péché ; que peut-être l'enfer est au bout, mais il n'a pas assez d'imagination pour se représenter cet étrange avenir ; qu'il perd la vie immortelle, mais cela lui paraît futile. On voudrait lui faire reconnaître sa culpabilité. Lui se sent innocent. À vrai dire, il ne sent que cela,son innocence irréparable. C'est elle qui lui permet tout. Ainsi ce qu'il exige de lui-même, c'est de vivre seulement avec ce qu'il sait, de s'arranger de ce qui est certain et de ne rien faire intervenir qui ne soit certain. On lui répond que rien ne l'est. Mais ceci du moins est une certitude. C'est avec elle qu'il a affaire : il veut savoir s'il est possible de vivre sans appel.
Le mythe de Sisyphe, Gallimard, 1942
Le mythe de Sisyphe, Gallimard, 1942